Ulysse, du groupe Behring : « Je veux émouvoir et faire danser. »
Ulysse, chanteur du groupe Behring : « Je veux émouvoir et faire danser. » |
Une sonorité pop, des accords aériens suivis de riffs entraînants, une voix brillante qui met en lumière la langue de Molière, des refrains catchy… Autant d’éléments qui composent l’univers du groupe Behring, un quatuor musical qui a sorti son EP Premier arrondissement en hiver 2015. Entretien avec Ulysse Etaffe, chanteur charismatique du groupe. Dans cet album, on a la sensation de retrouver quelque chose de très actuel et simple qui nous rappelle les mélodies planantes de Julien Doré. Vous n’avez pas peur de la répétition et de la simplicité ? Non, car ça ajoute des tessitures, des nappes, une certaine ampleur. Des lumières, en fait. Ça peut paraître bizarre d’évoquer la lumière dans la musique, mais c’est comme un tableau qu’on peint. Les répétitions et les doublages, qu’on entend beaucoup dans la musique pop électro, viennent remplir le spectre musical. Notre musique, nous la voyons comme un casque d’astronaute rempli de fumée.
En même temps, à côté de ce style dans l’air du temps, on vous reconnaît une certaine identité à travers des surprises dans la composition. Est-ce que cela découle d’un processus de création cérébral et contrôlé ou plutôt de l’instinct ? C’est tout à fait voulu. On essaie de rester avec notre identité tout en cherchant à surprendre les gens pour éviter que ce soit monotone et que leurs corps puissent bouger tranquillement. Avant de travailler les chansons à quatre, je compose à la maison. Animé par l’envie instinctive de faire danser les gens, je viens ensuite placer les mots qui me viennent, souvent liés à l’amour et à ses tourments.
Ta voix et les paroles que tu écris font partie intégrante de cet univers et des émotions dont tu parles. Comment l’écriture est-elle venue dans ta vie ? Depuis toujours, puisque le français est ma langue maternelle. Ensuite, en grandissant, j’ai eu un choix ; soit j’écris en français avec les mots qui me viennent tout naturellement ; soit j’écris en anglais, ce qui est plus cérébral. Progressivement, des mots plus aériens me sont venus, des mots qui ont pris une grande place dans ma vie, et je me suis mis à griffonner des choses, à écrire des poèmes que j’ai eus envie de mettre en musique. C’est tout un travail, car il ne faut pas tomber dans le pathos, sans pour autant être direct. Ensuite, quand on maîtrise bien sa mélodie, la cohérence entre les mots et la musique vient toute seule. On a alors sa palette de couleur et on peint !
Vos influences jouent-elles un rôle important dans le résultat final de votre EP ? Oui, c’est vraiment ce dont il est question. On vient tous d’univers différents. Ce mélange-là permet de donner ce que nous voyons comme notre idéal, notre propre couleur. Julien Doré, Booba, Les Red Hot… Les influences sont éclectiques. Riche de ces mélanges, nous cherchons à créer notre propre couleur pour émouvoir et faire danser, de façon singulière. Comment es-tu passé de la musique en solo à la musique en groupe ? J’ai commencé à faire du ukulélé seul. J’en ai joué pendant deux ans, dans le parc, chez moi, puis je me suis mis à la guitare et je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai potentiel. J’ai alors eu envie de créer un groupe. Par hasard, ou par miracle, j’ai vu une photo de la basse de Vincent sur le net, qui était un ami de longue date. Ce post nous a remis en contact et on s’est retrouvé grâce à la musique. On a commencé l’aventure à deux. Ensuite, on s’est rendu compte que nous voulions étoffer le travail et lui donner plus d’ampleur, de volupté. J’ai alors convié Houd à la fête. On a fait quelques concerts à trois, puis l’envie de donner un aspect plus rock à notre musique a amené Thomas à se joindre au groupe. Aujourd’hui, nous sommes donc quatre. Un vrai noyau dur ! Propos recueillis par Pauline Martin-Châtenet
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[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=lPe9Xv8tONg[/embedyt] [Crédits Photo 1 : © Rod Maurice / Photo 2: © Baptistine B. Photographies] |
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